Risque retrait-gonflement des argiles

Les sols argileux possèdent la propriété de voir leur consistance se modifier en fonction de leur teneur en eau : retrait ou tassement en période de sécheresse, puis gonflement en période humide.

Ce phénomène de retrait-gonflement des sols argileux provoque des tassements différentiels qui se manifestent par des désordres affectant principalement les constructions d’habitation individuelles (fissures, tassements, distorsions de portes et fenêtres, ruptures des canalisations enterrées, ...).

Les facteurs intervenant dans ce phénomène sont classiquement regroupés en 2 catégories :

a) Les facteurs de prédisposition

  •  la nature lithologique du sol, c’est-à-dire principalement la proportion de matériaux argileux, autrement dit d’éléments fins inférieurs à 2 mm ;
  •  la géométrie de la formation argileuse : la formation sera d’autant plus sujette à ce phénomène qu’elle sera proche de la surface du sol, épaisse et continue ;
  •  les caractéristiques minéralogiques de la formation argileuse : les phénomènes de retrait-gonflement s’expriment préférentiellement dans les minéraux argileux appartenant au groupe des smectites ;
  •  les caractéristiques géotechniques du matériau : étendue de son comportement plastique, réactivité vis-à-vis de l’eau et importance du retrait possible (en termes de volume) en cas de dessèchement ;
  •  les conditions hydrogéologiques qui régissent les conditions hydrauliques in situ : l’évapotranspiration dont l’action est prépondérante sur une tranche superficielle de l’ordre de 1 à 2 m d’épaisseur, les fluctuations de la nappe phréatique, dont l’action devient prépondérante en profondeur ;
  •  le contexte géomorphologique : la pente favorise le ruissellement et donc le drainage, mais la construction sur un terrain en pente entraîne des sujétions d’ancrage des fondations ;
  •  la présence de végétation arborée à proximité d’une maison : les racines soutirent par succion l’eau du sol, pouvant créer ainsi une dépression locale autour du système radiculaire, et donc provoquer un tassement localisé du sol autour de l’arbre ; si la distance au bâtiment n’est pas suffisante, cette dépression entraînera des désordres au niveau des fondations ;
  •  les défauts de construction qui peuvent être révélés à l’occasion d’une sécheresse exceptionnelle : ils aggravent alors les désordres.

b) Les facteurs de déclenchement

  •  les phénomènes climatiques exceptionnels : les variations de teneur en eau du sol sont dues à des variations climatiques saisonnières, qui affectent habituellement le sol sur une profondeur de 1 à 2 m, mais pouvant atteindre 3 à 5 m lors d’une sécheresse exceptionnelle ou dans un environnement défavorable (végétation proche) ;
  •  les facteurs anthropiques, comme des travaux de drainage à proximité immédiate d’une construction, une fuite dans un réseau enterré, ou un rejet d’eaux de toiture directement sur le sol ou encore le détournement d’écoulements superficiels ou souterrains.

En résumé, le phénomène de retrait-gonflement des sols argileux répond à un ensemble assez complexe de facteurs.

En application de l'article 68 de la loi ELAN du 23 novembre 2018, le décret n° 2019-495 du 22 mai 2019 relatif à la prévention des risques de mouvement de terrain différentiel consécutif à la sécheresse et à la réhydratation des sols argileux , crée une section du Code de la construction et de l'habitation spécifiquement consacrée à la prévention de ce risque.

Applicable depuis le 1er janvier 2020, ce décret impose notamment, dans les zones dont l’exposition à ce phénomène est identifiée comme moyenne ou forte :

  • la réalisation d'étude géotechnique préalable en cas de vente d'un terrain non bâti constructible ;
  • la prise en compte de recommandations ou de techniques particulières de construction, par le maître d’ouvrage et/ou le constructeur, dans le cadre de travaux de construction pour différentes catégories d’immeubles.

Pour plus de précisions sur ces obligations réglementaires, consulter le   site du Ministère de la Transition Ecologique

Des arrêtés viennent compléter le décret :

- L’ arrêté du 22 juillet 2020 définissant les zones exposées au phénomène de mouvement de terrain différentiel consécutif à la sécheresse et à la réhydratation des sols argileux

- L’ annexe de l’arrêté du 22 juillet 2020 définissant les zones exposées au phénomène de mouvement de terrain différentiel consécutif à la sécheresse et à la réhydratation des sols argileux

- L ’arrêté du 22 juillet 2020 définissant le contenu des études géotechniques à réaliser dans les zones exposées à ce phénomène

Une présentation synthétique de ces évolutions a été élaborée par le ministère de la Transition Ecologique – consulter la plaquette " Construire en terrain argileux : la réglementation et les bonnes pratiques "

L’Essonne est fortement touchée par le phénomène et comporte des zones d'exposition forte et moyenne concernées par les obligations du décret du 22 mai 2019.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site internet   Géorisques ainsi qu’une cartographie dynamique à l'échelle de la commune sur tous les risques et notamment sur le retrait-gonflement des argiles :   Les risques sur ma commune