Les problématiques et les opportunités

Mis à jour le 14/04/2020

Enjeux en milieu urbain

En ville, l’eau de pluie tombe sur un sol imperméabilisé (routes, toitures…) et ruisselle, emportant les déchets et pollutions qu’elle rencontre jusqu’aux réseaux d’assainissement.

  • S’il s’agit d’un réseau unitaire : l’eau pluviale est mélangée aux eaux usées et traitée en station d’épuration. Mais lors des épisodes pluvieux importants, les ouvrages d’assainissement peuvent s’avérer sous-dimensionnés, les eaux pluviales se déversent directement et rapidement dans le milieu naturel sans passer par la station d’épuration. Cela génère des pollutions importantes dans le milieu naturel, du fait des eaux usées ;
  • S’il s’agit d’un réseau séparatif : l’eau pluviale circule dans son propre tuyau et rejoint directement le milieu naturel. Dans ce cas, elle y apporte les pollutions collectées lors du ruissellement. Des mauvais branchements peuvent générer des dégradations du milieu naturel.

En milieu urbain, il faut éviter le ruissellement et limiter les volumes d’eaux pluviales dans les réseaux. Pour ce faire, la gestion à la parcelle des eaux pluviales vise à gérer l’eau de pluie au plus près de son point de chute, afin qu’elle s’infiltre dans le sol. Cela permet d’une part de ne pas charger en polluants l’eau pluviale, mais aussi d’utiliser le rôle auto-épurateur du sol.

Les techniques d’aménagement et d’urbanisme doivent à présent intégrer la non imperméabilisation (voire la désimperméabilisation) des sols en privilégiant des zones de pleine terre, des noues (ou fossés) végétalisées, des toitures végétales…

Enjeux en milieu rural

Sur ces communes, l’eau de pluie tombe sur un sol non imperméabilisé, mais bien souvent, de grandes parcelles sans couvert forestier ni haies, favorisent un phénomène de ruissellement de la pluie avec les conséquences suivantes :

  • accroissement rapide de l’érosion des sols, non retenus par la végétation et emportés par les pluies ;
  • pollution accrue des rivières par l’apport de matières en suspension et l’accélération du transfert des polluants.

La gestion des eaux pluviales doit alors avoir pour objectif le ralentissement et le tamponnement des pointes de pluies : il s’agit d’éviter les sols non couverts, les terres nues ayant tendance à devenir « battantes » après une pluie intense (orage par exemple) et de maintenir la végétation favorisant la rétention puis l’évaporation de l’eau. Les réseaux de drainage et de fossés ne doivent pas accélérer l’envoi des eaux vers l’aval, où des débordements peuvent survenir. Bandes enherbées et haies participent ainsi à cet objectif.

Intégrer les eaux pluviales dans l’aménagement de l’espace

Pour résoudre ces dysfonctionnements, de nombreuses solutions ont été mises en place : construction de bassins de rétention d’eaux pluviales de plus en plus grands pour collecter l’eau de pluie et soulager les réseaux, remise en conformité de branchements, mise en place de systèmes de dépollution à la sortie du réseau pluvial avant rejet en rivière…

Une nouvelle logique de gestion des eaux pluviales en intégrant la gestion des eaux pluviales dans toutes les politiques sectorielles, de façon à privilégier la gestion à la parcelle, à éviter le ruissellement et à décharger les réseaux d’assainissement, représente une opportunité d’améliorer notre cadre de vie :

  • accroître la végétalisation des espaces de vie : toitures, rues, espaces publics  et privés ;
  • créer des espaces de fraîcheur en ville via l’accroissement de la place de l’eau et de la nature : fontaines, squares.

D’un point de vue qualitatif, les eaux pluviales sont susceptibles d’être polluées par différentes sources : traversée dans l’atmosphère, ruissellement sur des surfaces polluées, etc. En limitant le ruissellement au sol, on limite la pollution des eaux de pluie. Les sols d’infiltration constitueront alors un premier filtre en retenant la majorité des polluants.

Sur le volet quantitatif, le ruissellement des eaux de pluie est identifié comme facteur aggravant des catastrophes naturelles : il faut réduire les volumes d’eau ruisselant et transitant dans les réseaux en temps de pluie, éviter les stockages, et favoriser l’infiltration à la parcelle.

L’infiltration n’est pas préconisée partout et la connaissance du sol est un pré-requis pour évaluer si elle ne comporte pas de risques au regard des éléments suivants : présence d’argile, d’anciennes carrières, de sites pollués, proximité de la nappe, prise en compte de la pente du terrain. Cependant les premiers centimètres de sol de pleine terre jouent un rôle de filtration et de stockage non négligeable et permettent de tamponner les petites pluies les plus fréquentes, d’où l’importance d’éviter l’imperméabilisation des sols.